Communiqué de Philippe Demeestère (à Calais)
« Je m’arrête, je soutiens Anaïs et Ludovic, je continue le combat autrement ! »
Ce jour, jeudi 4 novembre 2021, je mets fin à la grève de la faim dans laquelle je m’étais engagé le 11 octobre. Cette grève représentait pour moi un outil parmi d’autres, pour ébranler les immobilismes, enrayer la mécanique infernale qui soumet les personnes exilées à des traitements inhumains et dégradants sur les terres calaisiennes.
Anaïs et Ludovic poursuivent le mouvement de grève : je demeure totalement solidaire de la détermination qui est la leur, car les propositions faites jusqu’à ce jour par les autorités ne tiennent pas compte des itinéraires des personnes exilées à qui on n’accorde jamais la parole.
C’est donc la disponibilité d’Anaïs et Ludovic pour continuer à porter la dimension de radicalité attachée à nos trois demandes que je salue. Cette radicalité a pour but de faire valoir notre exigence première et dernière : respecter et ne plus soumettre à maltraitances les personnes qui, comme notre expérience le montre depuis 30 ans, continueront à stationner sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais.
Cette nouvelle étape va me permettre de me consacrer librement et sans plus tarder à la suite, poursuivant ainsi mes engagements comme une flamme passant de bougie en bougie...
Dès aujourd’hui, je reprends le chantier préalable à la mise en service, sur Calais, d’un nouvel abri hivernal à destination des personnes exilées les plus vulnérables.
Dès la fin novembre, j’irai moi-même demander l’hospitalité sur l’un des lieux de vie, pour y passer mes nuits, invitant qui le souhaitera, à agir de même, à sa convenance.
La nuit du 24 au 25 décembre, est la nuit où nous faisons mémoire d’un oubli toujours actif aujourd’hui : la Vie vient nous visiter ; nous ne reconnaissons pas son visage et nous ne l’accueillons pas. Cette nuit de Noël donc, nous célébrerons sur ce même lieu de vie, avec l’autorisation de nos hôtes, la messe de minuit en appelant le plus grand nombre à s’y associer. Une messe festive !
D’ici là, j’invite les responsables politiques à venir sur place, à la rencontre des personnes exilées et des associations qui les soutiennent pour construire avec elles, depuis les réalités du terrain, des réponses respectueuses des droits humains…
Du fond du cœur, je remercie toutes celles et ceux qui nous ont déjà manifesté leur soutien. Je les invite à continuer à accompagner ce combat non-violent de toutes les manières possibles afin qu’il aboutisse.
Philippe Demeestère